28 April 2013
Zero Dark Thirty, 2012
de Kathryn Bigelow
Bon casting, bons acteurs. Nice production values. Photomontage très Americain/vulgos/National Géographique/James bond quand ils te montrent les bleds. Mise en scene énergique mais aussi subtile qu'un Black Hawk qui se crash dans ton jardin sans le camouflage et les mufflers.
Méchant sur mesure pour un thriller, tellement méchant qu'on se paye le luxe de ne montrer que le bout de son nez ensanglanté dans un body bag; Brrrrr I'm shaking in my little space boots.
Film engageant mais script très plat. En fait tout ce que fait l’héroïne pendant 2h+, c'est de maintenir envers et contre tous qu'elle a raison, même si elle n'a que des preuves de merde pour appuyer sa théorie. Elle a la fo et donc elle n'a pas besoin de plus de preuves matérielles que ça pour y croire. Et puis elle écrit les jours qui passent sur le bureau de son boss parce qu’elle est pas contente.
Même dans un Colombo de 30min y'a plus de scènes d'investigations: Ici on a des images satellite et des déductions du style "comparez donc la taille des vaches a celle des enfants" "La elle étant du linge donc c'est une femme".
Tout ca pour dire que le dossier de la CIA était vraiment mince. Le film l'avoue carrément, a un moment un mec dit "j'ai bossé sur le dossier des WMD in Irak et le dossier etait bien plus consistant que vos preuves a la con que BinLaden se cache dans votre baraque au Pakistan". Ca a le mérite d’être clair. C'est pas rassurant du tout.
L’audience empathise bien avec l’héroïne au début du film (pauvre petit bout de femme lâchée dans un monde dur et brutal). Elle est initialement un peu choqué par la violence des torture infligées aux prisonniers des black sites (tout comme nous l'audience), mais évidemment elle nous apprend vite que y'a pas de place pour les fiottes idéalistes ici, on est au 21eme siecle et c'est la war on terror! "You can save yourself by being truthful" qu'elle lui dit avec ses airs de sainte nitouche.
Parlons de l’héroïne. Elle est donc très creuse, elle avoue ne pas avoir d'ami et y'a pas grand chose qui a l'air de l’intéresser dans la vie. Elle est carrément obsédée par la revanche, son seul but dans la vie c'est de voir la depouille de UBL (ca rappelle un peu les US post 9/11 non?). .
Pour nous montrer qu'elle a des grosse corones, elle dit "I'm the motherfucker who..". Subtile.
Elle met le foulard mais avec les cheveux qui dépassent bien devant et derrière histoire que ca soit clair que c'est juste pour le stayli. Elles dit "j'aurai bien larguer une bombe mais ils veulent pas..so you gonna kill UBL for me". Ca fait frissonner tellement c'est barbare et que ca fait tiep. J'imagine tout a fait les mecs en chapeau de cowboy qui crient "FUCK YEAH" dans les salles obscures américaines.
Tout au long du film, la douchebaguerie est érigée en paroxysme de la culture cainri (la 'predator room' de la CIA ou tout le monde a l'air tres grave et tres busy "make me a pdf and cc to mitch" lol. Les mecs de la CIA sont trop slick "I was in *Pesh*", "on va *smoker* UBL". La grande classe; la classe américaine (yo George H.).
C'est carrément flippant vers la fin quand elle marche vers le cadavre couvert de plastique, toute émotionnelle comme si elle montait les marches de l'eglise pour se marier. A la toute fin elle se retrouve seule dans son grand avion militaire (on lui répéte deux fois d'affiler qu'elle a l'avion a elle toute seule, puis, au cas ou on est tjr pas compris, qu'elle doit etre "pretty important" pour avoir l'avion a elle toute seule. Subtile comme tout! Le pilote lui demande ou elle veut aller et la elle chiale parcque elle a rien dans sa vie a par la revanche, elle sert a rien pour personne. Je sais pas si c’était fait exprès mais c'est assez cinglant comme constat. Je trouve que ca représente assez bien la mentalité des States et leur fuite en avant, a s'aliéner de tout le monde au passage.
La fin du film c'est call of duty. Serieux. Trop excitant de les voir comme ca au night shot en vue subjective faire une perkise et 'smoker' les parents devant les enfants et apres dire aux enfants "it's ok! it's ok!".
Propagande de luxe, niveau 21eme siècle spare-no-expense. La Koree du nord doit baver devant le niveau atteins pas les States. Appuyé par Hollywood et le Pentagone, on crée le mythe 'basé sur des faits réels et des témoignages de première mains'.
Par contre il ne faut pas lire l'autre annonce, plus discrète, faite après le générique ('on a aussi invente/exagéré/dramatiser pas mal de trucs, et dans ses cas la toute ressemblances avec des faits ou personnages réels est fortuite'). Pratique.
Au passage, le peu d'archives utilisées (notamment les coups de fil authentiques calés en introduction, histoire de bien de mettre dans l'ambiance émotionnelle) ont été utilisés sans le consentement des familles des gens disparus. Encore une preuve du vrai respect que porte les producteurs et plus globalement l'industrie du spectacle hollywoodienne aux familles des victimes du 9/11.
Enfin bref, tout va bien dans ce brave new world. Les gens payent pour qu'on leur pre-mache une énième fois la propagande qu'ils mangent a la pelle depuis 2001. L'industrie de l'entertainment capitalise sur la mort de l'enemi publique et fait des millions. Les gens en redemandent. La machine est bien huilée et tourne toute seule.
Cameo de Tony qui fait plaisir, cameo de Chris Pratt marrant..
6.2/10
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